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Palestinians inspect the remains of a destroyed residential building, after it was hit by Israeli airstrikes, amid the escalating flare-up of Israeli-Palestinian violence. According to the Palestinian authorities, a journalist working for Hamas-linked Al-Aqsa radio was killed when an Israeli strike hit his home north of Gaza City.Copyright 2021, dpa /Alle Rechte vorbehalten
Des enfants palestiniens dans les débris d'habitations abattues par une attaque aérienne israélienne, à Gaza 2021 © dpa /Alle Rechte vorbehalten

Des enfants palestiniens dans les débris d'habitations abattues par une attaque aérienne israélienne, à Gaza 2021 © dpa /Alle Rechte vorbehalten

Discriminations

Israël a lancé des attaques meurtrières contre de simples habitations à Gaza

Ces derniers jours, les forces israéliennes ont fait preuve d'un mépris choquant à l'égard des vies civiles palestiniennes. Elles ont mené une série de raids aériens contre des habitations, tuant parfois des familles entières et provoquant des destructions injustifiées. La Cour pénale internationale (CPI) doit enquêter de toute urgence sur ces attaques.

Le bilan continue de s'alourdir dans la bande de Gaza, où au moins 198 Palestiniens, dont 58 enfants, ont été tués et plus de 1 220 autres blessés. En Israël, 10 personnes, dont deux enfants, ont été tuées et au moins 27 autres blessées par des attaques palestiniennes.

Les civils en première ligne du conflit

Nous constatons avec horreur qu'Israël lance de plus en plus systématiquement des attaques aériennes contre des immeubles et des maisons d'habitation de la bande de Gaza. Dans certains cas, des familles entières ont été ensevelies sous les décombres de leur logement. Nous avons recueilli des informations sur quatre attaques meurtrières lancées par Israël contre des habitations. Rien n'a été fait pour prévenir les civils avant l'attaque afin qu'ils puissent se sauver.

Le 16 mai entre une heure et deux heures du matin, Israël a mené des frappes aériennes contre des habitations et des rues de Gaza. Ces attaques ont totalement détruit deux petits immeubles d'habitation appartenant aux familles Abu Al Ouf et Al Kolaq, faisant 30 morts, dont 11 enfants. Les familles qui vivaient dans le bâtiment de quatre étages appartenant à la famille Al Ouf ont été ensevelies sous les décombres lors de l'attaque.

« J'ai aidé à sortir quatre cadavres, mais il y en avait beaucoup d'autres. C'était très dur. Les gens n'ont pas été prévenus, donc ils étaient assis chez eux tous ensemble ; c'est un quartier très vivant, très animé »

Yousef Yassin, médecin à l'hôpital Al Shifa

D’autres attaques sans avertissement ont eu lieu à Beit Lahia entre le 14 et le 15 mai.

« Quand je suis arrivé à la maison, qui comptait trois étages et où vivaient 20 personnes, j'ai essayé de retrouver des gens mais je n'y suis pas parvenu. Puis l'équipe de secours est venue m'aider et nous avons fini par retrouver ma fille et ses trois enfants, dont un bébé, sous l'un des piliers en béton de la maison ; ils étaient tous morts. », raconte Hassan Al Atar, membre de la défense civile.

L'armée israélienne affirme qu'elle n'attaque que des cibles militaires et justifie à ce titre ses frappes contre des habitations. Cependant, des personnes vivant sur place nous ont indiqué qu'aucun combattant ni objectif militaire ne se trouvait dans les parages au moment des attaques en question.

Des habitations et des infrastructures bombardées

Le Centre Al Mezan pour les droits humains, une organisation de défense des droits humains basée à Gaza, indique qu'au moins 152 habitations ont été détruites à Gaza depuis le 11 mai 2021. Selon le ministère palestinien des Travaux publics et du Logement à Gaza, les frappes israéliennes ont détruit 94 bâtiments, comprenant 461 logements et locaux commerciaux, tandis que 285 autres logements ont été gravement endommagés et rendus inhabitables. D'après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), plus de 2 500 personnes se sont retrouvées sans domicile à la suite de la destruction de leur logement et plus de 38 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur de la bande de Gaza et ont trouvé refuge dans 48 écoles gérées par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Lire aussi : Israël expulse de force des Palestiniens et réprime violemment ceux qui le dénoncent

Outre des habitations, les frappes israéliennes ont endommagé des infrastructures d'adduction d'eau et d'électricité, ainsi que des établissements médicaux. Les locaux du ministère du Travail de Gaza ont aussi été détruits dans ces attaques, qui ont par ailleurs bloqué la rue Al Wehda, l'une des principales routes d'accès à l'hôpital central de Gaza, Al Shifa. Des tirs de roquettes effectués sans discernement par des groupes armés palestiniens vers des zones civiles israéliennes ont aussi fait des morts et des blessés parmi la population civile et endommagé des habitations et d'autres biens de caractère civil. Les roquettes tirées depuis Gaza vers Israël sont peu précises et leur utilisation viole le droit international humanitaire, qui interdit l'usage d'armes qui, de par leur conception, frappent sans discrimination. La CPI doit mener une enquête pour crimes de guerre à propos de ces attaques.

Une enquête de la CPI doit être ouverte immédiatement

Les attaques délibérées contre des personnes, des biens et des infrastructures civils sont des crimes de guerre, de même que les attaques menées de façon disproportionnée. En vertu du droit international humanitaire, toutes les parties doivent faire la distinction entre les cibles militaires et les biens de caractère civil, et ne diriger leurs attaques que sur des objectifs militaires. Lorsqu'elles mènent des attaques, elles doivent prendre toutes les précautions possibles pour limiter au minimum les dommages civils. La Cour Pénale Internationale (CPI) a une enquête en cours sur la situation en Palestine et doit mener de toute urgence des investigations sur toutes les attaques susceptibles de constituer des crimes de guerre. Les États doivent aussi envisager d'exercer leur compétence universelle à l'égard des responsables de crimes de guerre. L'impunité ne fait qu'alimenter la pratique systématique des attaques illégales donnant lieu à un bain de sang parmi la population civile, que nous avons dénoncée à maintes reprises lors de précédentes offensives militaires israéliennes contre Gaza.

Agir

Il est temps d'agir avant que d'autres civils ne soient tués ! 

Interpellez les États-Unis pour qu’ils arrêtent de retarder la prise de décision du Conseil de sécurité de l'ONU et qu’ils dénoncent les crimes de guerres à Gaza et Jérusalem-Est.