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Women hold up signs during a demonstration to protest femicide and violence against women in Paris, France, November 23, 2019. REUTERS/Christian Hartmann
Manifestation du 23 novembre 2019 à Paris, © REUTERS/Christian Hartmann

Manifestation du 23 novembre 2019 à Paris, © REUTERS/Christian Hartmann

Discriminations

Europe : Les discriminations et les violences faites aux femmes augmentent avec le Covid-19 

La pandémie de Covid-19 a aggravé l’insécurité et la violence à l’égard des femmes dans toute l’Europe. Nous lançons un appel aux dirigeants européens.

Avec Women's Link Worldwide et la Fédération internationale pour la planification familiale nous appelons les gouvernements européens à prendre des mesures concrètes pour réduire les inégalités de genre et les discriminations envers les femmes. Pour ce faire, nous leur avons préparé un guide. 

Ce guide fournit aux gouvernements des lignes directrices pour protéger les droits des femmes et des filles, qui sont affectées de façon disproportionnée par cette pandémie.

Contre les violences domestiques et sexuelles, des mesures toujours insuffisantes 

Avant la crise sanitaire du Covid-19 déjà, une femme sur cinq en Europe subissait des violences conjugales. Les mesures de confinement et d’isolement pour restreindre la propagation du virus exposent davantage les femmes et les filles à un risque de violences conjugales ou intrafamiliales. Isolées, il leur est plus difficile d’avoir accès à l’aide dont elles ont besoin.

Certains pays européens ont pris des mesures pour soutenir ces femmes pendant la pandémie. Mais ces initiatives restent bien insuffisantes et ne permettent pas de répondre aux  immenses besoins observés pendant cette crise.

Une hausse inquiétante des signalements

Les chiffres montrent que les signalements de violences commises contre des femmes, en particulier les violences domestiques, se sont multipliés de façon alarmante dans plusieurs pays. Selon les informations publiées récemment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre d’appels d’urgence a augmenté de 60 % par rapport à l’an dernier dans de nombreux pays européens. Dans certains pays, les autorités ont fait état d’une diminution des signalements de violence domestique, ce qui peut être dû au fait que les femmes qui vivent sous le même toit que la personne qui leur inflige des violences ont moins de possibilités de signaler ces abus.

Dans les cas de violences liées au genre, notamment la violence sexuelle, les principaux défis dans la région sont l’impunité très fréquente et les obstacles à l’accès à la justice. Des défis déjà présents avant la pandémie de Covid-19. Il est absolument indispensable que, parallèlement aux initiatives liées à la santé publique, les États prennent les mesures nécessaires pour respecter leurs obligations internationales en lançant les enquêtes et les poursuites nécessaires dans toutes les affaires de violences liées au genre. Aussi bien pendant le confinement qu’après la levée des restrictions. 

Un accès aux droits sexuels et reproductifs réduit

Les gouvernements européens ne doivent pas aggraver les préjudices subis par les femmes en raison de la pandémie de Covid-19. Or, si certains pays ont mis en place des mesures spécifiques pour garantir un accès sûr aux services, produits et informations essentiels en matière de santé sexuelle et reproductive, pendant la pandémie, d’autres pays n’ont rien fait de tel. Certains pays semblent utiliser les restrictions pour saper ou limiter davantage encore l’accès aux droits sexuels et reproductifs. Les hôpitaux et les cliniques ont réduit au strict minimum les services en matière de santé sexuelle et reproductive, ou les ont complètement fermés. Ces restrictions mettent en péril la vie, la santé et la liberté de centaines de milliers de femmes. Rien ne peut justifier cela.

L’après-pandémie de Covid-19

La crise sanitaire va probablement avoir de très lourdes répercussions économiques pour des milliers de femmes en Europe, en particulier pour celles qui travaillent dans le secteur du soin ou dans des secteurs informels et celles qui sont déjà marginalisées. Les droits et les besoins des femmes et des filles doivent être placés au centre des initiatives qui sont prises pour faire face à la pandémie de Covid-19 et qui seront prises par la suite.

Les femmes Roms, migrantes ou les demandeuses d’asile, les travailleuses du sexe, les femmes avec un handicap, les femmes trans et les autres femmes marginalisées, sont exposées à un risque accru d’être prises pour cible par des agents de l’État et d’être victimes de préjudices tels que le profilage ethnique. Il est indispensable que les États veillent à ce que le renforcement des pouvoirs de la police ne nuise pas de façon disproportionnée à ces femmes. Avec Women's Link Worldwide et la Fédération internationale pour la planification familiale nous demandons aux gouvernements européens de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que les droits fondamentaux des femmes et des filles soient respectés et protégés, et pour que les femmes et les filles ne soient pas abandonnées.