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Iraqi Shiite fighters from the Hashed al-Shaabi © AFP/Getty Images
Chiites irakiens de la milice Hashed al-Shaabi © AFP/Getty Images

Chiites irakiens de la milice Hashed al-Shaabi © AFP/Getty Images

Contrôle des armes

Irak : des armes dans la nature

Plus de 20 pays fournissent à l'Irak des armes et des munitions depuis cinq ans, en premier lieu les États-Unis, suivis par la Russie. Des armes très difficiles à pister lorsqu’elles entrent sur le territoire irakien.

Les Unités de mobilisation populaire déploient plus de 100 types d'armes fabriquées dans au moins 16 pays : des armes lourdes – tanks et artillerie notamment – ainsi que tout un éventail d'armes légères – mélange éclectique de Kalachnikov standard et de fusils automatiques M-16, de mitrailleuses, d'armes de poing et de fusils de sniper.

Des unités fournies par l’armée Irakienne

Depuis leur création mi-2014, ces Unités sont de plus en plus approvisionnées directement par les autorités irakiennes, qui ont puisé dans les stocks de l'armée régulière une quantité importante d'équipements modernes aux normes de l'OTAN, provenant principalement des États-Unis, et d'équipements provenant de Russie et d'Europe de l'Est.

En 2015, l'Irak était le sixième importateur d'armes lourdes dans le monde.

En raison des systèmes de traçabilité des armes souvent incertains et peu fiables des forces armées irakiennes, il est très difficile de savoir où vont les livraisons d'armes une fois qu'elles entrent sur le sol irakien. Ce facteur, associé à la nature changeante du conflit, favorise la saisie ou le détournement d’armes vers des groupes armés ou des milices actifs en Irak et en Syrie.

Les autorités irakiennes doivent mettre en place des mesures strictes pour que les stocks d'armes soient dûment surveillés et sécurisés.

Lire aussi : l’Irak des milices

Le rôle trouble de l’Iran

L'Iran demeure un partenaire militaire majeur des milices des Unités de mobilisation populaire, particulièrement celles qui sont étroitement liées à des responsables militaires et religieux iraniens – Organisation Badr, Asaib Ahl al Haq (La Ligue des vertueux) et Brigades Hezbollah – toutes accusées de graves violations des droits humains. Ces livraisons d'armes bafouent la résolution de l'ONU de 2015 interdisant les exportations depuis l'Iran, sans autorisation préalable du Conseil de sécurité de l'ONU.

Par exemple, des véhicules blindés américains, sans doute destinés aux forces irakiennes, se sont retrouvés entre les mains de Kataeb Hezbollah, une milice entretenant des liens avec l'Iran que le Département d'État américain a longtemps désigné comme « organisation terroriste étrangère ».

En fournissant directement des armes aux Unités de mobilisation populaire, l'Iran risque de se rendre complice de crimes de guerre. Il ne devrait pas autoriser de transfert vers des milices des Unités de mobilisation populaire, tant qu'elles ne sont pas sous le commandement et le contrôle effectifs des forces armées irakiennes et tant qu'elles n'ont pas à rendre de comptes pour les violations qu'elles commettent.