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Une explosion a fait 2 morts et 50 tués à Idlib
Une explosion a fait deux morts et 50 tués à Idlib © Hasan Muhtar/Anadolu Agency/Getty Images

Une explosion a fait deux morts et 50 tués à Idlib © Hasan Muhtar/Anadolu Agency/Getty Images

Conflits armés et protection des civils

Idlib : les attaques illégales s’intensifient

Le gouvernement syrien, appuyé par la Russie, intensifie ses attaques illégales contre les civils à Idlib, utilisant des bombes à sous-munitions interdites par le droit international et des barils d'explosifs non guidés, prélude à une offensive militaire.

Au moins 13 attaques ont été signalées entre le 7 et le 10 septembre dans le sud du gouvernorat d'Idlib. Des attaques aux terribles conséquences pour les civils

Les bombardements, qui ont ciblé les villages d'al Tah, Jerjanaz, al Habeet, Hass, Abadeen, ainsi que la périphérie de la ville de Khan Cheikhoun, ont fait 14 morts et 35 blessés parmi la population civile.

Le gouvernement syrien a régulièrement utilisé des bombes à sous-munitions interdites et des bombes-barils en Syrie afin d'infliger de terribles dommages et souffrances aux civils. Aujourd'hui, il se met à reproduire ces méthodes à Idlib et nous n'avons aucune raison de croire qu'il cessera.

Des preuves accablantes

Selon 11 habitants d'Idlib, les forces du gouvernement syrien ont largué des bombes-barils et tiré des missiles dispersant des bombes à sous-munitions sur des zones à forte population pendant plusieurs jours, endommageant des écoles et des habitations.

Un expert en armements d'Amnesty International a examiné des images fournies par les habitants qui présentaient les vestiges de bombes à sous-munitions à la suite d'une attaque menée le 10 septembre contre al Tah et Jerjanaz.

Ces images montrent clairement des fragments de missiles 9M27K de 220 mm, de fabrication russe, contenant des sous-munitions 9N235.

D'autres photos prises à al Tah montrent des sous-munitions 9N235 individuelles non explosées, qui représentent une grave menace pour les civils, notamment les enfants, qui risquent d'être mutilés ou tués par ces armes longtemps après leur déploiement initial.

Plusieurs témoins intérrogés ont signalé que le 10 septembre, entre 8 heures et 8h30, les forces gouvernementales syriennes ont tiré plusieurs missiles 9M27K fabriqués par la Russie, transportant chacun 30 bombes à sous-munitions, contre trois villages, Jerjanaz, al Tah et Hish.

Selon trois habitants du village d'Habeet, les forces gouvernementales syriennes ont largué plusieurs barils explosifs par hélicoptère le 10 septembre. Ces bombes non guidées, contenant chacune au moins 50 kilos d'explosifs, sont connues pour leur manque de précision et ont détruit des habitations civiles en Syrie.

Lire aussi : Idlib : vers une catastrophe humanitaire

Des terribles témoignages

Deux secouristes ont raconté qu'une dizaine de leurs collègues ont été victimes d’une frappe aérienne alors qu'ils tentaient d'éteindre l’incendie qu’elle avait causée.

L'attaque, qui serait imputable à la Russie, a frappé une usine de pommes de terre située sur un axe majeur, à environ 1,5 kilomètre au nord de la ville de Khan Cheikhoun.

Je me suis précipité dehors pour avertir l'équipe parce que l'avion de surveillance était parti. Je n'ai même pas pu finir ma phrase : " Les gars, il y a un avion de combat de surveillance ", lorsque j'ai entendu une explosion dans le ciel et les bombes ont commencé à pleuvoir sur nos têtes

Un des secouristes sur place

Trois habitants de Jerjanaz ont déclaré que le 10 septembre, au moins quatre tirs de missiles ont touché des quartiers d'habitation, endommageant des maisons et deux écoles et blessant 11 civils.

L'un des habitants, dont la maison se trouvait à environ 900 mètres des quartiers pris pour cibles, a raconté avoir entendu plusieurs types d'explosions.

J'ai commencé par me rendre dans les écoles frappées par le raid. . J'ai vu deux filles blessées par des éclats d'obus.

Un habitant de Jerjanaz

"Le terrain de jeu était couvert de bombes non explosées, mais le principal missile avait atterri près de l'école... Les murs de l'école étaient criblés d'éclats d'obus et il y avait des trous dans le sol. Puis j'ai conduit jusqu'aux zones d'habitation, où j'ai vu plusieurs blessés. Ils étaient allongés dans les rues, attendant une aide médicale."

L’urgence d’agir

À l'approche de l'offensive, la communauté internationale n’agit toujours pas afin de veiller à ce que les civils à Idlib soient protégés contre ces attaques délibérées et menées sans discrimination.

Une intensification des attaques illégales menées par le gouvernement syrien, les groupes armés et leurs alliés ne fera qu'ajouter au lourd bilan de victimes civiles et aggraver la crise humanitaire.

Le gouvernement syrien a régulièrement fait preuve d'un mépris cruel pour les vies civiles.

La Russie et l'Iran doivent faire en sorte qu’il mette fin à ces crimes de guerre et protège les civils à Idlib. En outre, il incombe à la Turquie de veiller à ce que les groupes armés respectent le droit international humanitaire.

Nous demandons également à la Turquie d'ouvrir ses frontières aux civils qui souhaitent fuir l’offensive contre Idlib et à la communauté internationale d'aider la Turquie à accueillir les réfugiés.

Lire aussi : Syrie : mourir ou partir

Quant à ceux qui choisissent de fuir vers les zones contrôlées par le gouvernement, la Russie doit veiller à ce que le gouvernement syrien ne se livre pas à des attaques de représailles, en détenant de manière arbitraire ou en faisant disparaître les hommes et les adolescents, en enfermant les personnes évacuées dans des camps et en empêchant les agences humanitaires de l'ONU de s’y rendre, comme ce fut le cas dans la Ghouta orientale.

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Exigez la protection des civils d’Idlib contre des attaques et l'autorisation d'acheminer l’aide humanitaire pour fournir de la nourriture, de l’eau potable et des soins de santé à celles et ceux qui en ont besoin.