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Camp de réfugiés de Shu'afat. Deux enfants marchent le long du Mur.  © Martin Barzilai 
Camp de réfugiés de Shu'afat. Deux enfants marchent le long du Mur. © Martin Barzilai 

Camp de réfugiés de Shu'afat. Deux enfants marchent le long du Mur. © Martin Barzilai 

Conflits armés et protection des civils

Faute d’autorisation de sortie du territoire, 54 Palestiniens sont morts

Selon l'OMS, 54 Palestiniens, dont 46 souffraient d'un cancer, sont morts en 2017, faute d'avoir obtenu l'autorisation de sortir de Gaza pour accéder à des soins médicaux - ou pour l'avoir obtenue trop tard.

Israël doit lever les restrictions considérables et illégales qui privent la population de Gaza de sa liberté de circuler, tout particulièrement pour les personnes qui souffrent de graves problèmes de santé.

Une baisse continue du nombre de permis accordés

Depuis deux décennies, et en particulier depuis l'instauration en 2007 d'un blocus aérien, terrestre et maritime à Gaza, Israël soumet la bande de Gaza à un bouclage quasiment total, privant illégalement sa population de ses droits fondamentaux. Les Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), entre autres, ont qualifié cette politique de « sanction collective » et ont appelé Israël à lever ce blocus. Israël contrôle tous les accès à Gaza, sauf le poste-frontière de Rafah à la frontière égyptienne, ainsi que tous les points de passage entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, y compris la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie. Les autorités israéliennes n'autorisent pas les Palestiniens de Gaza à rouvrir leur aéroport ni à construire un port, ce qui les oblige à passer par des ports étrangers pour se rendre dans d'autres pays.

La traversée au poste-frontière d'Erez, point de passage entre Gaza et Israël, la Cisjordanie et le monde extérieur, est réservée à ce que l'armée israélienne appelle les « cas humanitaires exceptionnels », c'est-à-dire principalement aux personnes souffrant de graves problèmes de santé et à leurs accompagnants, ainsi qu’aux hommes d'affaires importants. La baisse progressive du taux de permis pour raisons médicales accordés par Israël montre que le passage est de plus en plus restreint même pour les « cas humanitaires exceptionnels ».

En 2017, le nombre de passages au poste-frontière d'Erez a représenté moins de 1 % des passages enregistrés en septembre 2000.

Le nombre de demandes acceptées était de 92 % en 2012, 88,7 % en 2013, 82,4 % en 2014, 77,5 % en 2015, 62,07 % en 2016 et 54 % en 2017 selon l'OMS

La baisse significative du nombre de permis accordés est en contradiction avec la hausse incessante des besoins médicaux à Gaza dont le système de santé est affaibli par un demi-siècle d'occupation et dix ans de blocus. Les deux millions d'habitants y sont confrontés à ce que l'ONU qualifie de « crise humanitaire durable ». Dans un contexte de pauvreté et de chômage généralisés, au moins 10 % des jeunes enfants souffrent de malnutrition chronique, les réserves de la moitié des médicaments et des produits médicaux sont totalement vides ou inférieures à un mois, et la pénurie chronique d'électricité a conduit les autorités à fermer des services de base, dont des services de santé.

Les trois offensives militaires israéliennes menées contre Gaza depuis 2008 ont aussi détruit de nombreuses infrastructures essentielles et sapé encore plus le système de santé et l'économie de Gaza. Compte tenu du contrôle qu'Israël exerce de fait sur la vie de la population de Gaza, c'est à lui que revient la responsabilité ultime d'assurer son bien-être en vertu du droit de l'occupation, comme l'ont souligné, entre autres, le CICR et les Nations unies.

Un examen des demandes lent et opaque

Les services vers lesquels les patients palestiniens doivent être orientés ailleurs qu'à Gaza sont principalement la cancérologie, la pédiatrie, la cardiologie et l'hématologie. Les autorités israéliennes affirment pouvoir traiter les demandes prioritaires en une journée, mais le temps d'attente est en moyenne de deux semaines, tandis que le traitement des demandes « ordinaires » doit se faire officiellement en 23 jours maximum, mais dépasse souvent ce délai.

L'OMS a estimé que le processus d'examen des demandes n'était « ni transparent ni effectué dans des délais appropriés », et le coordonnateur des Nations unies en charge de l'aide humanitaire et activités de développement dans les Territoires palestiniens occupés a déclaré :« Une montagne d'entretiens, de papiers à remplir, de procédures opaques et d'obstacles logistiques se dresse entre le patient atteint de cancer et le traitement dont il a besoin de toute urgence. »

Les acceptations de prise en charge financière que l'Autorité palestinienne doit délivrer aux personnes ayant besoin de soins médicaux essentiels en dehors de Gaza ont aussi diminué en 2017, et au moins une personne en est morte. Selon l'OMS, alors que l'Autorité palestinienne a accepté environ 2 000 demandes par mois au cours du premier trimestre de 2017, ce chiffre est tombé à moins de 500 en juin, avant de remonter à plus de 2 000 à la fin de l'année, sur fonds de tentatives de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Par ailleurs, les autorités palestiniennes ont restreint un certain nombre de services de base dans la bande de Gaza entre juillet et décembre 2017 – notamment l'approvisionnement en électricité et les équipements médicaux –, ce qui a aussi porté atteinte au droit des Palestiniens à la santé.

Le blocus doit être levé afin que les patients puissent accéder en toute sécurité aux soins médicaux dans les hôpitaux des Territoires palestiniens occupés et ailleurs. Il faut défendre le droit des victimes et de leurs familles à la justice et à des réparations. 

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