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Yémen

2 ans de conflit

Un jeune Yéménite visite les ruines après un bombardement à Taez 03/02/2016 © AHMAD AL-BASHA/AFP/Getty Images

Depuis le début du conflit, des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France continuent de vendre des armes à l'Arabie saoudite. Ils alimentent ainsi les violations de la coalition menée par l’Arabie saoudite contre les Yéménites.

Depuis le début du conflit en mars 2015, il y a deux ans, les États-Unis et le Royaume-Uni ont transféré pour plus de 5 milliards de dollars d'armes à l'Arabie saoudite, qui mène la coalition militaire au Yémen.

Dix fois plus d’argent pour bombarder les civils que pour les protéger

C'est plus de 10 fois le montant de l'aide versée ou prévue ces deux dernières années pour le Yémen par le Département d'État américain et le ministère britannique du Développement international, aide dont le montant total est estimé à 450 millions de dollars.

Des armes fournies par le passé par des pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis ont été utilisées pour commettre des violations flagrantes et ont accéléré la catastrophe humanitaire.

Les gouvernements de ces pays ont continué d'autoriser de tels transferts d'armes tout en apportant une aide destinée à atténuer la crise qu'ils avaient eux-mêmes contribué à créer.

Les deux années de conflit ont contraint trois millions de personnes à fuir leur logement, ont détruit les vies de milliers de civils et ont provoqué une véritable catastrophe humanitaire au Yémen, où plus de 18 millions de personnes ont désespérément besoin d'aide.

18,8 millions de personnes au Yémen sont dépendantes de l’aide humanitaire et ont désespérément besoin de nourriture, d’eau, de carburant et d'abris pour survivre. Les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme, soulignant que la malnutrition atteignait un tel niveau que le pays était au bord de la famine.

Au moins 4 600 civils ont été tués

Plus de 8 000 blessés depuis que la coalition menée par l'Arabie saoudite a commencé ses frappes aériennes au Yémen en mars 2015, déclenchant un conflit armé ouvert.

Des crimes de guerres de toutes sortes

Au cours de ces deux dernières années, nous avons rassemblé des informations sur un vaste éventail de violations du droit international et de crimes de guerre commis par tous les belligérants.

La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a mené des raids aériens incessants, tuant et blessant des civils et détruisant des habitations, des biens et des infrastructures civils dans des attaques menées sans discrimination et parfois délibérées.

Les membres de la coalition ont eu recours à des bombes à sous-munitions – fabriquées aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Brésil – à Saada, Hajjah et Sanaa, alors que ce type d'armes est interdit par le droit international.

Nous avons recueilli des informations indiquant que des enfants, entre autres civils, avaient été tués ou mutilés par des sous-munitions. Ces sous-munitions n'avaient pas explosé lors des attaques et étaient restées sur place.

Nous avons par ailleurs enquêté sur 30 attaques lors desquelles les forces pro-Houthis et anti-Houthis ont procédé à des tirs aveugles d'artillerie, de mortier ou de roquettes dans les villes d'Aden et de Taizz, dans le sud du pays, tuant 68 civils.

À Taizz, les forces anti-Houthis ont aussi harcelé et menacé du personnel de santé, fermé des hôpitaux et mis des civils en danger en stationnant des combattants et en installant des positions militaires à proximité d'établissements médicaux.

Les Houthis ont également fortement réprimé la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique dans les zones placées sous leur contrôle.

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La communauté internationale doit agir

La communauté internationale doit prendre des mesures immédiates en vue d'imposer un embargo sur les armes et de diligenter une enquête internationale crédible sur les violations flagrantes commises par toutes les parties au conflit.

Sous l'égide des Nations unies, une enquête internationale indépendante doit être ouverte sur les violations perpétrées par tous les belligérants afin que les auteurs de ces crimes répréhensibles soient traduits en justice.

Tous les pays doivent mettre immédiatement un terme à tous les transferts d'armes susceptibles d'être utilisées pour commettre des crimes de guerre et d'autres violations graves du droit international humanitaire au Yémen.

En continuant de fournir des armes à l'Arabie saoudite et à ses partenaires de la coalition en vue d'une utilisation au Yémen, le Royaume-Uni, la France et les États-Unis, qui ont respectivement ratifié et signé le Traité sur le commerce des armes, mettent à mal l'esprit de ce traité.