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© Amnesty International / Carlos Ramirez

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Justice internationale et impunité

Venezuela : les plus pauvres dans le viseur

L'État vénézuélien utilise la force meurtrière dans l'intention de tuer les personnes les plus vulnérables et les plus exclues socialement. Enquête.

Le gouvernement du président Nicolas Maduro ne garantit pas le droit à la vie, au lieu de cale, il prend la vie de jeunes Vénézuéliens. L’armée et la police les considèrent comme des ennemis à éradiquer.

Répondre à l’insécurité par la répression

Notre nouvelle enquête souligne la responsabilité de l'État vénézuélien en ce qui concerne des violations du droit à la vie et à l'intégrité physique de milliers de personnes. L'État ne garantit pas la vie et la sécurité de la population alors que l'insécurité a atteint un niveau très inquiétant.

En outre, il applique des mesures répressives en utilisant des méthodes militaires, prétendument pour combattre la criminalité. Il en résulte que plus de 8 200 exécutions extrajudiciaires ont été recensées entre 2015 et juin 2017.

À noter que malgré la mise en œuvre d'au moins 17 plans pour la sécurité au cours des 17 dernières années, l'État n'a pas respecté ses obligations concernant la prévention de la violence armée et de ses conséquences.

L'État n'a en outre pas respecté son obligation d'enquêter sur les violations des droits humains, de sanctionner les responsables et de fournir une réparation aux victimes.

Bien au contraire, les autorités ont publiquement déclaré que le fait de tuer des personnes dans le cadre d'opérations de sécurité est une pratique efficace, alors que cela constitue une évidente régression par rapport aux garanties relatives aux droits humains et est contraire aux normes sur le recours à la force policière.

Lire aussi : Venezuela : le silence par la force

Des chiffres des plus inquiétants

L'an dernier, au moins 95 % des victimes d'homicides – homicides commis par des criminels et par les forces de sécurité – ont été de jeunes hommes âgés de 12 à 44 ans qui vivaient dans les zones les plus pauvres du pays.

Près de 90 % des homicides recensés ont été commis au moyen d'une arme à feu dans des zones urbaines ou rurales présentant un niveau élevé d'activités illicites, par exemple des activités minières illégales.

En 2016, le Venezuela a enregistré le taux d'homicides le plus élevé de son histoire, plus de 21 700 personnes ayant perdu la vie en raison de l'insécurité régnant dans le pays. Et, on estime qu’entre 65 000 et 87 000 personnes ont été victimes de violences cette année-là.

Des chiffres non officiels indiquent que le Venezuela se plaçait en 2017 au quatrième rang des pays les plus violents au niveau mondial.

Lire aussi : Venezuela : l'art de survivre

Une crise des droits humains

Selon l'ONU, 2,3 millions de personnes ont fui le Venezuela depuis 2014.

Le Venezuela traverse depuis plusieurs années une grave crise des droits humains. Nous avons régulièrement attiré l'attention sur de graves violations des droits à la santé et à la nourriture, sur la pratique persistante de la torture, d'arrestations motivées par des considérations politiques, et sur le recours à des tribunaux militaires pour juger des civils, entre autres violations des droits civils et politiques.

L'augmentation considérable du nombre de personnes s'enfuyant vers d'autres pays, principalement des pays du continent américain, représente l'un des effets les plus notables de ces violations massives des droits humains et de l'absence de sécurité publique.

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