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Action à l'occasion de la venue de Mohammed Ben Salmane © Benjamin Girette

Action à l'occasion de la venue de Mohammed Ben Salmane © Benjamin Girette

Peine de mort et torture

Tortures et harcèlement sexuel sur des militants saoudiens

Quelques semaines après l’assassinat de Jamal Kashoggi, le royaume de Riyad fait encore parler de lui. Plusieurs défenseurs des droits humains saoudiens, dont des femmes, ont été torturés et harcelés sexuellement lors d’interrogatoires dans la prison de Dhabban.

D'après trois témoignages, des défenseurs des droits humains auraient été à plusieurs reprises électrocutés et fouettés, à tel point que certains étaient incapables de marcher ou de se tenir debout.

Dans l'un des cas signalés, un militant a été suspendu au plafond et, selon un autre témoignage, une détenue aurait subi des actes de harcèlement sexuel par des agents chargés de l’interroger qui portaient des masques. Une militante aurait tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours dans la prison.

Les autorités saoudiennes coupables

Ces révélations choquantes faisant état de cas de torture, de harcèlement sexuel et d'autres formes de mauvais traitements dévoilent de nouvelles violations des droits humains commises par les autorités saoudiennes.

Elles sont directement responsables du sort réservé à ces femmes et à ces hommes en détention. Non contentes de les priver de leur liberté depuis des mois, simplement pour avoir exprimé sans violence leurs opinions, elles leur infligent de terribles souffrances physiques.

Les autorités carcérales à Dhahban auraient averti les militants qu'ils ne devaient rien raconter à leurs proches au sujet des tortures et des procédures à l'intérieur de la prison.

Lire aussi : Arabie saoudite, 10 choses à savoir sur un royaume cruel

De la torture pour réprimer

Plusieurs militants arrêtés de manière arbitraire lors de la répression du mois de mai, dont des femmes qui défendent les droits humains, sont détenus sans inculpation et sans assistance juridique. Ils ont été détenus au secret et placés à l'isolement pendant les trois premiers mois.

Parmi ces défenseurs des droits humains toujours incarcérés à la prison de Dhahban figurent Loujain al Hathloul, Iman al Nafjan, Aziza al Yousef, Samar Badawi, Nassima al Sada, Mohammad al Rabea et Ibrahim al Modeimigh.

Plusieurs militants arrêtés dans les mois qui ont suivi se trouvent toujours en détention sans inculpation. Il s'agit des militantes des droits des femmes Nouf Abdulaziz et Mayaa al Zahran, et de militants déjà persécutés pour leur travail en faveur des droits humains par le passé, comme Mohammed al Bajadi et Khalid al Omeir, ainsi que de Hatoon al Fassi, militante des droits des femmes et universitaire de renom, qui aurait été brièvement détenue après la levée de l'interdiction faite aux femmes de conduire.

De la torture pour des “aveux”

Dans les prisons et les centres de détention saoudiens, des actes de torture et des mauvais traitements sont couramment et largement signalés depuis quelques années.

De nombreux détenus ont déclaré lors de leur procès que la torture était employée pour leur extorquer des « aveux », les punir d’avoir refusé de « se repentir » ou les forcer à promettre de ne pas critiquer le gouvernement.

Ces « aveux » sont bien souvent invoqués pour prononcer de lourdes peines, y compris la peine de mort, sans que le système judiciaire ne prenne les mesures nécessaires afin d'enquêter dûment sur ces allégations.

La communauté internationale ne prend toujours pas de mesures pour faire pression sur l'Arabie saoudite afin qu'elle libère immédiatement toutes les personnes incarcérées parce qu'elles ont exercé sans violence leurs droits fondamentaux.

Selon certains militants, beaucoup d'autres, dont des défenseures, ont également été arrêtés depuis la répression en mai. Toutefois, le durcissement contre les voix dissidentes a un effet paralysant sur la liberté d'expression dans le pays, exacerbant un climat de peur déjà bien ancré, qui dissuade les citoyens de signaler des arrestations et autres violations.

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