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Liberté d'expression

Skype met notre vie privée en danger

Skype est un formidable moyen de communication mais il a un défaut majeur : vos échanges privés sont facilement accessibles par les gouvernements et les pirates.

Utilisé à travers le monde, le logiciel Skype permet à deux personnes séparées par un océan de tenir des conversations audio, vidéo et de se partager des fichiers. Mais il a un défaut majeur : ces échanges privés sont facilement accessibles des gouvernements et pirates. Pourtant, ils pourraient rester privés si Microsoft, qui est propriétaire de Skype, mettait en œuvre le chiffrement de bout en bout. En 2013, en révélant l’ampleur de la surveillance de masse, Snowden nous mettait face à une réalité glaçante : les conversations que nous tenions à notre bureau, chez des amis ou dans l’intimité de notre chambre pouvaient être écoutées et même enregistrées. Les artisans de cette surveillance illégale ? La NSA et son programme PRISM.

Le chiffrement : une barrière contre les violations des droits humains

Lorsqu’un contenu est chiffré sur Internet, il ne permet qu’aux personnes détenant la clé de chiffrement de le lire, toutes les autres ne voyant qu’une suite de caractères incompréhensibles. Avec le chiffrement de bout en bout, seules les personnes qui communiquent entre elles détiennent la clé de chiffrement. Ainsi, l’entreprise qui fournit des services web ne l’a pas en sa possession, ce qui signifie que le contenu des échanges ne lui est pas accessible.

Avec le chiffrement de bout en bout, une entreprise est dans l’incapacité de fournir les contenus à des gouvernements. De même, si un gouvernement s’introduit sur les serveurs de l’entreprise, elle est dans l’incapacité théorique de décrypter les données.

Lire aussi : 8 choses à savoir sur le chiffrement

Cette protection est fondamentale compte tenu de l’augmentation exponentielle de la surveillance illégale par les gouvernements, pratique qui viole le droit à la vie privée et impacte durablement la vie des citoyens. En se sachant surveillé, chacun en vient à modifier son comportement et à s’autocensurer.

Des journalistes à travers le monde, des défenseurs des droits humains, des militants, des lanceurs d’alerte utilisent Skype tous les jours pour mener à bien leur travail. En ne protégeant pas les conversations d’oreilles indiscrètes, Skype met en danger tous ceux qui l’utilisent pour défendre les droits humains, informer et dénoncer.

Signer la pétition : Skype nos conversations privées doivent le rester

Le chiffrement et le terrorisme

Sans chiffrement, les données personnelles de tous peuvent être collectées de manière indiscriminée. De nombreux experts de la sécurité l’expliquent : ce n’est pas en agrandissant la botte de foin qu’il sera plus facile de retrouver l’aiguille du terrorisme.

En outre, il convient de rappeler que les autorités peuvent toujours soumettre certaines personnes spécifiques à une surveillance ciblée. Elles disposent de tout un ensemble d’outils pour cela, notamment l’analyse des métadonnées et des informations de géolocalisation.

Microsoft, prêt à s’engager ?

En tant qu’entreprise technologique majeure, la politique de Microsoft a un impact de premier ordre sur les pratiques en matière de protection. De nombreuses autres entreprises majeures ont déjà pris ce chemin, notamment Apple avec Facetime et Imessage ou Facebook avec Messenger et Whatsapp. Microsoft s’est engagée publiquement à respecter les droits humains, dont le droit à la vie privée et la liberté d’expression. A ce titre, elle a engagé quatre procès contre le gouvernement des Etats-Unis en lien avec le droit à la vie privée et à la transparence. Dans la bataille qui a opposé le FBI à Apple, elle a pris position pour cette dernière. Le FBI demandait à Apple de modifier son logiciel afin d’en neutraliser les sécurités pour accéder aux données d’un téléphone en particulier, celui de l’auteur présumé des attaques de San Bernardino.

Lire aussi : coup de projecteur sur onze messageries

En toute logique, Microsoft devrait donc installer le chiffrement de bout en bout sur Skype, seul moyen technique aujourd’hui d’offrir aux individus une protection solide de leur vie privée face à l’emprise de la surveillance numérique illégale. En le faisant, elle lancerait un signal fort aux autorités et autres entreprises technologiques. Sans plus tarder, Microsoft doit les rejoindre.

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Nos conversations privées doivent le rester

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