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Veillée en en mémoire de la répression de Tiananmen, à Hong-Kong, le 4 Juin 2019 / © Vernon Yuen/NurPhoto via AFP

Veillée en en mémoire de la répression de Tiananmen, à Hong-Kong, le 4 Juin 2019 / © Vernon Yuen/NurPhoto via AFP

Liberté d'expression

Hong Kong : les commémorations annuelles de Tiananmen ne sont plus tolérées  

Chaque année, l’association « Alliance pour Hong-Kong » organise une veillée en mémoire de la répression de Tiananmen. Le 25 septembre 2020, elle a annoncé sa dissolution, suite à des pressions des autorités depuis l’adoption de la Loi relative à la sécurité nationale. Accusée de « collusion avec des forces étrangères », les veillées de l’organisation ont été interdites, plusieurs de ses membres ont été poursuivis, certains condamnés à des peines de prisons.

C’est en hommage aux victimes de la violente répression menée par les autorités chinoises en 1989 sur la place Tiananmen à Pékin, que l’organisation Alliance hongkongaise de soutien aux mouvements patriotiques et démocratiques en Chine (Alliance pour Hong-Kong) organisait une veillée chaque année. Aujourd’hui, cette organisation s’est dissoute. 

Cette dissolution illustre la volonté des autorités hongkongaises de censurer toute mention de la répression de Tiananmen, et montre que les organisations de la société civile ayant la capacité de mobiliser continuent à être ciblées par la répression. Depuis 1990, les dizaines de milliers de Hongkongais participant chaque année à cette veillée pacifique appellent les autorités chinoises à révéler la vérité sur ce qui s’est passé et à assumer leur responsabilité pour les homicides commis.

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CONDAMNÉS POUR UN « RASSEMBLEMENT NON AUTORISÉ » 

Le 15 septembre, 12 militants ont été condamnés par le tribunal de district de Hong Kong à des peines de 4 à 10 mois de prison pour « rassemblement non autorisé », simplement pour avoir participé à la veillée pacifique organisée le 4 juin 2020 pour commémorer la répression de Tiananmen. Trois des 12 condamnations prononcées sont assorties d’un sursis de 12 à 18 mois.

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L’Ordonnance relative à l’ordre public de Hong Kong instaure en effet un système qui nécessite d’obtenir une autorisation de la police pour organiser un rassemblement ou un défilé. Si un événement ne reçoit pas le feu vert, il est considéré comme « non autorisé » et les personnes qui l’organisent ou y participent peuvent être condamnées à des amendes ou à de la prison. Ces dispositions vont à l’encontre du droit international, qui dispose que les autorités des États ne peuvent pas exiger une autorisation préalable, mais seulement une notification afin de faciliter le bon déroulement des rassemblements.

Parmi les personnes condamnées pour leur participation au rassemblement du 4 juin figurent les militants Figo Chan, Leung Kwok-hung, Eddie Chu et Albert Ho, ancien vice-président de la HK Alliance.  

Ces condamnations constituent une nouvelle attaque contre les droits liés à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Ces personnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement alors qu’elles n’ont commis aucune infraction reconnue par le droit international. Une plus grande menace pèse sur les organisateurs de la veillée, dont certains font l’objet d’accusations plus graves, et tout aussi fallacieuses, relatives à la “sécurité nationale”. 

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UNE VAGUE DE DISSOLUTIONS INQUIéTANTE 

Depuis l’adoption à Hong Kong de la Loi relative à la sécurité nationale en juin 2020, la Hong Kong Alliance subit une pression de plus en plus forte de Pékin. Organisation prodémocratie créé en 1989 en réaction aux violentes répressions de Tiananmen, l'Alliance de Hong Kong de soutien aux mouvements patriotiques démocratiques de Chine est à l’origine de ces veillées annuelles de commémoration. 

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Pour la deuxième année consécutive, la veillée de juin 2021 a été interdite en raison de la pandémie de COVID-19, malgré le faible nombre de cas dans la ville à ce moment-là. En août, l’organisation avait reçu un courrier de l’unité de police chargée de la sécurité nationale à Hong Kong l’accusant de « collusion avec des forces étrangères » et exigeant des informations sur ses membres, ses finances et ses activités.

L’Alliance, invoquant des risques pour ses membres, avait refusé de coopérer, quatre de ses membres avaient ensuite été arrêtés. En vertu de la Loi relative à la sécurité nationale, trois chefs de file de l’organisation, Lee Cheuk-yan, Albert Ho et Chow Hang-tung, ont par la suite été inculpés d’« incitation à la subversion ». Ils encourent la perpétuité.  

Leur procès commencera le 28 octobre prochain. Chow Hang-tung avait déjà été arrêtée le 4 juin 2021 pour avoir « incité des tiers à participer sciemment à un rassemblement interdit ». Albert Ho et Lee Cheuk-yan sont déjà emprisonnés pour leur rôle dans les manifestations anti-gouvernementales qui se sont déroulées dans la ville en 2019. 

Trois autres organisations de la société civile ont été contraintes d’annoncer leur dissolution entre août et septembre: le Front civil des droits de l'homme (CHRF), coalition d’organisations qui a dirigé la plupart des grandes manifestations à Hong Kong, leSyndicat des enseignants professionnels de Hong_Kong (HKPTU) et la Confédération des syndicats de Hong Kong (HKCTU). 

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