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Le campus 2016 était un moment d'échange privilégié avec les salariés, les bénévoles et les membres d'Amnesty International © Amnesty International

Le campus 2016 était un moment d'échange privilégié avec les salariés, les bénévoles et les membres d'Amnesty International © Amnesty International

Campus 2016 : réfléchir sur le contenu et la forme de l'engagement

Amnesty International France organisait son premier campus, les 10 et 11 septembre à la cité internationale universitaire de Paris.

« Nous sommes des danseurs d'alerte, des danseurs d'alerte », scandait le collectif de slameurs Un Deux Ground, en ouverture du Campus 2016. Un jeu de mots lancé dans le silence ému de la salle pour faire écho au court film d'introduction qui rappelait les missions d'Amnesty International : enquêter, alerter, agir. Trois piliers consolidés durant ce week-end d'échanges et de réflexion.

Lire aussi le témoignage : Regards croisés sur le Campus 2016

Comment agir pour les droits humains ? Comment inventer de nouvelles formes d'action et s'emparer de nouveaux sujets ? Des questions essentielles sur lesquelles ont planché les 330 membres et salariés de notre organisation réunis les 10 et 11 septembre dans le très beau cadre de la Cité internationale universitaire de Paris. Un premier campus « dense et positif », de l'avis des participants, pour certains venus de Lyon ou de Toulouse.

Tables rondes et conférences se sont succédés tout le weekend © Lola Ledoux

Avec une quarantaine de sujets abordés en ateliers et tables rondes (et 500kg de matériel transportés), ce Campus 2016 a été l'occasion de travailler sur la mission première d'Amnesty, « faire avancer les droits humains », comme le rappelait Camille Blanc, la nouvelle présidente de l’association, en revenant sur des thématiques historiques: « Les argumentaires pour l'abolition de la peine de mort » ou « Les actions urgentes ». Il a aussi été question « d'inventer de nouvelles formes d'actions », comme l'a souligné Carmen Duarte, directrice du pôle vie militante. Ce campus a également permis de s'atteler à des sujets devenus incontournables ces dernières années : la protection des réfugiés et la protection des libertés fondamentales, notamment dans un contexte d'état d'urgence et de surveillance d'Internet.

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La défense des droits humains à l'heure du numérique

Sur ce dernier point, Nicolas Krameyer, responsable du programme Libertés et Martine Julien, membre du groupe local d'Amiens, ont animé l'atelier « Surveillance numérique et libertés : comment se protéger, comment éduquer ? ». Grâce aux conseils de Sylvain Steer, chargé de mission au Centre d'Etudes sur la Citoyenneté, l'Informatisation et les Libertés (Cecil), les militants ont pu apprendre quelques astuces pour échapper à la surveillance : installer Firefox et Qwant (le Google français qui ne collecte pas les données des utilisateurs). Cet atelier a permis de découvrir les dangers d'une surveillance de masse « coûteuse, aveugle et illégale », selon Nicolas Krameyer, dont les conséquences peuvent aller de l'autocensure à la prison. Car sous couvert de sécurité, la surveillance systématique de la population conduit à la privation des libertés.

Un thème également abordé par Dominique Curis, coordinatrice de campagne liberté d'expression lors de son atelier « Sécurité ou libertés : doit-on vraiment choisir ? ». Une épineuse question retournée par une militante :

Sommes-nous plus en sécurité quand nous supprimons nos libertés ?

Un élément toujours bon à rappeler.

Du web, il en a aussi été question sur la forme avec Etienne Jolivet, responsable de la communication numérique. Lors d'un atelier très vivant, les participants ont appris l'importance et la manière de répondre aux trolls, ces créatures numériques qui pourrissent les réseaux à coup de désinformation. S'il n'existe pas vraiment de recette magique, selon Etienne Jolivet, il est possible de désarmer un troll, et surtout, d'informer les autres internautes, en étant « rapide, précis et non violent ». Un atelier qui a transformé ses participants en ambassadeurs avisés d'Amnesty International France.

L'activisme en ligne, une nouvelle force de frappe dont doit s'emparer notre organisation, sans négliger le terrain. Léa Antoni, représentante des antennes jeunes a ainsi développé le thème de la désobéissance civile, un moyen d'action mobilisateur encore peu utilisé par Amnesty, dont les adhérents sont de plus en plus jeunes.

Autre atelier, celui sur l’engagement dans les milieux populaires, nourris par l’expérience de Christophe Geroudet, d’ATD Quart Monde et de Mahfou Diouf de Aide et Action International. Cultiver les liens, refuser les préjugés, construire des démarches avec les acteurs de l’exclusion : autant de chantiers novateurs pour éviter le piège de « l’entre-soi ».

Antoine Deltour, un des lanceurs d'alerte invité par Amnesty International pour son premier campus © Lola Ledoux

Pour Isabelle, membre individuelle très active sur le terrain,

ce campus est une bonne initiative qui permet de se rencontrer, se poser des questions et redonner du sens à notre engagement.

Elle avoue avoir été touché par les témoignages des lanceurs d'alerte Mourad Benchellali, Antoine Deltour, Nadejda Koutepova et Clémence Zamora-Cruz, lors de la conférence intitulée « Le jour où je suis devenu défenseur des droits humains ». Une conférence et des lanceurs d'alerte longuement applaudis.

- Audrey Chabal pour La Chronique d'Amnesty International