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Selon le HCR, 419 967 réfugiés et demandeurs d'asile burundais ont fui leur pays depuis avril 2015 © UNHCR/F.Scoppa

Selon le HCR, 419 967 réfugiés et demandeurs d'asile burundais ont fui leur pays depuis avril 2015 © UNHCR/F.Scoppa

Personnes réfugiées et migrantes

Burundi : se soumettre ou fuir

Des milliers de réfugiés burundais sont de plus en plus « incités », à rentrer dans ce pays. Un pays où ils risquent d’être tués, violés ou torturés.

Plus de 400 000 personnes ont fui le Burundi depuis le début du conflit depuis 2015

Depuis la crise provoquée par la décision du président de la République de briguer un troisième mandat, le Burundi est marqué par un climat de peur généralisé.

Cependant le gouvernement affirme que tout va bien et incite les réfugiés à rentrer et la Tanzanie et l’Ouganda ont décidé depuis janvier 2017 de ne plus accorder automatiquement le statut de réfugié aux demandeurs d'asile burundais.

Une répression toujours en cours

Les forces de sécurité et les Imbonerakure, l’organisation de jeunesse du Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), de plus en plus militarisée, continuent de réprimer les personnes considérées comme opposées au gouvernement (meurtres, détentions illégales, viols et autres actes de torture).

Notre rapport est basé sur des entretiens menés avec près de 129 Burundais réfugiés en Tanzanie (en juin 2016) et en Ouganda (en juillet 2017),

Dans leur immense majorité, ces témoins ont fui le Burundi en raison de l’insécurité et de la répression exercée par les Imbonerakure, la police, les services de renseignements (SNR) et l’armée.

Ces témoignages recueillis font état d’homicides, de passages à tabac, de menaces de violence sexuelle, d’actes de torture et d’extorsions.

Lire aussi : un vote pour le retrait du Burundi de la CPI

Seize personnes nous ont confié qu’elles avaient été torturées ou maltraitées en détention.

L’une d’entre elles, un jeune homme qui a passé une semaine en détention dans la province de Kirundo, dans le nord du Burundi, nous a raconté qu’il avait été placé dans une petite pièce sans éclairage, en compagnie de trois autres personnes, frappé à plusieurs reprises à coups de matraque et contraint de manger ses repas dans les toilettes situées juste à côté.

Ils nous ont torturés pour nous faire avouer que nous collaborions avec les rebelles. Un jour, ils nous ont soumis à une torture atroce. Ils nous ont pendu une bouteille remplie de sable aux testicules »

Un jeune homme qui a passé une semaine en détention en mai dernier

Le fait d’appartenir à une formation d’opposition, d’entretenir des liens avec des membres de celle-ci, de refuser d’adhérer au parti au pouvoir ou simplement d’essayer de quitter le pays suffit à éveiller les soupçons et à vous exposer à une arrestation ou pire encore.

La pression des pays voisins sur les réfugiés

Lors d’une visite en Tanzanie, en juillet dernier (premier déplacement depuis la tentative de coup d’État destiné à le renverser en 2015) le président burundais Pierre Nkurunziza a appelé les plus de 240 000 réfugiés à rentrer chez eux.

Le président tanzanien, John Magufuli, s’est fait l’écho de ses déclarations. En Ouganda, d’autres hauts responsables burundais ont fait passer le même message dans les camps de réfugiés situés.

Dans ces circonstances, nous espérons que la Tanzanie et l’Ouganda continuent d’accorder l’asile aux réfugiés burundais, conformément au droit international.

Les autorités du Burundi aimeraient que les regards de la communauté internationale se détournent des atteintes aux droits humains perpétrées dans le pays. Le Conseil des droits de l'homme ne s’y est toujours pas opposé.