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Manifestation à Washington DC à l'occasion des 10 ans du camp de Guantanamo (11/01/2012) © Scott Langley

Manifestation à Washington DC à l'occasion des 10 ans du camp de Guantanamo (11/01/2012) © Scott Langley

Peine de mort et torture

Ammar al-Baluchi

Emprisonné à Guantánamo depuis plus de 10 ans, victime de très nombreuses violations de ses droits - dont la disparition forcée et la torture - Ammar al-Baluchi devrait prochainement être jugé devant une commission militaire et risque la peine de mort.

Ammar al-Baluchi a été enlevé en 2003 au Pakistan et maintenu en détention dans des centres secrets de la CIA jusqu’en septembre 2006, date à laquelle il a été transféré au Camp 7 de la base navale des États-unis de Guantánamo Bay à Cuba où il attend son jugement.

Torturé dans le plus grand secret

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Ammar al-Baluchi est né au Koweït, où il a passé son enfance. À la mi-2001, il voyage au Pakistan où il se trouve lorsque surviennent les attaques du 11 septembre 2001. Arrêté par les forces de sécurité pakistanaises le 29 avril 2003, il est remis aux services de renseignements des États-unis et est placé en détention secrète pendant 3 ans dans les sites noirs de la CIA. Depuis 2006, date de son transfert à la base de Guantánamo, il fait partie des 6 hommes, détenus dans ce camp, qui encourent actuellement la peine de mort. Il est accusé d’avoir participé à la préparation des attaques du 11 septembre 2001, notamment en ayant procédé à des transferts d'argent.

Lire aussi : 3 questions sur Guantánamo

Au cours de ses 14 ans de captivité, Ammar al-Baluchi a été victime de disparition forcée, de torture, de traitements inhumains et dégradants : emprisonné dans des centres secrets de détention, désormais connus sous le nom de « sites noirs», simulation de noyade (« waterboarding »), « walling » (technique consistant à pousser violemment un détenu contre un mur après avoir été attaché par le cou), détention à l’isolement. Il raconte : "[…] Je me suis retrouvé dans un endroit différent, suspendu au plafond, dans une cellule sombre et froide. J’ignore combien de temps je suis resté inconscient. J’étais nu et j’avais les jambes enflées en raison d’une position debout prolongée. Mes jambes n’arrivaient plus à supporter mon corps. Les menottes s’enfonçaient dans la chair de mes poignets, tirés vers le haut au-dessus de ma tête. Une intense douleur pulsatile me martelait la tête. Une musique extrêmement forte associée à un mélange de sonorités grinçantes et perçantes parvenait à mes oreilles, envahissant mon esprit. De temps en temps, un agent venait et frappait la porte en métal à l’aide d’une barre en acier tout en proférant des menaces et en m’éclairant le visage d’une lumière forte. Lorsque j’indiquais que j’avais besoin de boire, quelqu’un venait en tenant un verre d’eau à la main et restait dans l’embrasure de la porte pour que je le voie bien. Puis il ou elle le renversait sur le sol et partait."

Privé des soins médicaux dont il aurait besoin

Selon ses avocats, Ammar al-Baluchi montre des symptômes de stress post-traumatique et des lésions au cerveau extrêmement sévères, résultant de la torture et des mauvais traitements infligés pendant sa détention par la CIA. En outre, selon ses avocats il est incapable de se concentrer ou de lire sur des périodes prolongées, et souffre d’étourdissements et de fonctions motrices réduites.

Les nombreuses demandes déposées pas ses avocats afin qu’Ammar al-Baluchi reçoive des soins médicaux complets ont été refusées par un juge militaire et les autorités. En raison de ses blessures physiques et psychologiques et de troubles mentaux indéniables, ses avocats constatent que sa capacité à contribuer à la préparation de sa défense et à participer pleinement aux audiences préliminaires est considérablement réduite.

Aujourd’hui, ses avocats souhaitent obtenir la reconnaissance des actes de torture subis par Ammar al-Baluchi ainsi qu’un accès aux soins pour leur client, dont l’état de santé ne cesse de se détériorer. Sur le plus long terme, ils dénoncent sa détention arbitraire et demandent à la justice américaine de ne pas le condamner à mort. Jusqu'à présent, ils ont obtenu très peu de choses - le gouvernement américain a admis l’avoir torturé, mais n'a assuré de réparation pour ces dommages ni établi les responsabilités pour les violations des droits humains commis sur sa personne et il continue de lui imposer des conditions de détention inhumaines.

Agir

JUSTICE POUR AMMAR AL BALUCHI

Il est actuellement détenu à Guantánamo en toute impunité