Bernardo Caal Xol, syndicaliste et défenseur du peuple autochtone maya q’eqchi, est emprisonné depuis plus de deux ans pour avoir défendu les droits de sa communautés pénalisée par la construction d’un projet hydroélectrique sur les terres sacrées du fleuve Cahabón, dans le département d’Alta Verapaz au Guatémala.
Bernardo Caal Xol, 48 ans, est enseignant, syndicaliste et défenseur du peuple autochtone maya q’eqchi. Il est injustement emprisonné depuis plus de deux ans pour avoir défendu les droits des communautés mayas q’eqchis pénalisées par la construction d’un projet hydroélectrique sur les terres sacrées du fleuve Cahabón, dans le département d’Alta Verapaz, situé dans le nord du Guatemala.
Depuis 2015, Bernardo s’oppose pacifiquement au projet hydroélectrique Oxec I et II. Cet homme et d’autres dirigeants autochtones ont été désignés par des communautés de la municipalité de Santa María de Cahabón pour intenter des actions en justice afin de dénoncer les irrégularités de ce projet, y compris l’absence de consultation préalable des populations autochtones, donnant lieu un consentement éclairé de leur part. En représailles des procédures judiciaires qu’il a engagées, Bernardo a été visé par une campagne de dénigrement et couvert d’opprobre dans la presse, à la télévision, sur des brochures publicitaires et sur les réseaux sociaux. Le ministère public a ouvert une enquête contre Bernardo pour des violences présumées, indiquant que les faits incriminés s’étaient déroulés le 15 octobre 2015, alors qu’il s’était rendu dans la région concernée pour participer à une réunion avec les communautés.
Le 30 janvier 2018, Bernardo a été arrêté et placé en détention provisoire. En dépit de l’absence d’éléments objectifs venant étayer les accusations portées contre cet homme, le tribunal de Cobán l’a condamné le 9 novembre 2018 à sept ans et quatre mois d’emprisonnement pour vol avec circonstances aggravantes et détention illégale. Le 30 novembre 2018, les avocats de Bernardo ont interjeté appel mais, à ce jour, leur recours est toujours en attente d’examen. Quatre audiences précédemment fixées ont été annulées. Le 16 juillet 2020, Amnesty International a déclaré le considérer comme un prisonnier d’opinion.
Pourquoi maintenant ?
Cela fait déjà plus de deux ans que Bernardo est injustement emprisonné. Il court aujourd’hui des risques supplémentaires en raison de la pandémie de COVID-19 ; sa santé pourrait être gravement menacée en cas de flambée de la maladie en prison. De plus, il n’est toujours pas autorisé à voir régulièrement sa famille, comme c’était le cas auparavant. L’examen de son appel avait été fixé à la fin du mois de juillet, mais l’audience a été annulée et reportée pour la cinquième fois. Plusieurs dates clés vont permettre d’agir en faveur de Bernardo, notamment la grève pour le climat du 25 septembre et la date anniversaire des faits pour lesquels il a été inculpé le 15 octobre. Nous souhaitons amplifier nos appels parallèlement aux actions de campagne qui se dérouleront à partir de septembre et jusqu’à la fin de l’année.Josina à tous les moyens de recours utiles.